Symbolique

Visiter la Cour Pétral, c’est parcourir un double chemin, physique et extérieur, mais aussi symbolique et intérieur, où l’organisation de l’espace parle plus à l’âme qu’à la raison, tel un pèlerinage qui nous amène à la conscience de notre propre centre, en relation avec l’autre.

Une véritable géographie sacrée

Le principe essentiel de conception de tout temple ou espace sacré, quelle que soit la culture, est de reproduire « un morceau » de ciel sur la terre, un lieu capable de refléter les archétypes célestes, les Lois de l’Univers.
C’est un lieu privilégié pour vivre l’expérience du sacré et contacter le Divin.

Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas.


Le centre

A l’origine de tout espace sacré, il y a le centre, point de convergences des forces célestes et telluriques, union des contraires. Il est associé au point des origines, au temps mythique, à la fondation.
Dans le cadre de l’abbaye, c’est à la fois le cloître et son espace ouvert vers le ciel et l’église abbatiale.

Si, symboliquement, le cloître fut un espace fermé, il fut aussi dans l’histoire un lieu de transmission des connaissances, bastion de civilisation dans les moments les plus barbares qu’a vécus l’Europe, et même durant les guerres du XX° siècle.
Il fut une matrice permettant de préserver les cultures et les civilisations.

Le 1er espace sacré réellement construit a sans aucun doute été la chapelle de la cour intérieure, précédent même la construction du cloître et de l’église.
L’oculus (fenêtre ronde), visible au dessus de la porte d’accès côté ouest de cette chapelle, en est le témoin.

La pierre de fondation de l’église, encore visible aujourd’hui, indique la date du 21 mars 1858 (une date de la St Benoit).

L’orientation

Le 1er bâtiment orienté, au sens propre du terme, c’est-à-dire, tourné vers l’orient, le soleil levant, l’Est est la chapelle, qui respecte ainsi l’orientation traditionnelle des édifices sacrés.

C’est à partir de celle-ci et du bâtiment existant au XVIII° siècle que furent construits le cloître et l’église apportant à l’espace une structure ordonnée et orientée.

L’orientation de l’église vers le Sud suggère une direction vers le futur et l’histoire.


Le cloître

Le cloître est l’espace central d’une abbaye (du latin claustrum : endroit fermé), autour duquel s’agencent tous les autres bâtiments.
Avec son déambulatoire et, au centre, la cour carrée, il apporte une structure ordonnée, un espace ouvert vers le ciel, devenant ainsi le symbole de la vie intérieure à construire en soi-même pour permettre l’élévation de l’âme vers le Divin.

Le cloître est conçu comme un espace de rencontres, donnant accès à tous les lieux communautaires importants (église, salle du chapitre, bibliothèque, scriptorium…) et autres (réfectoire et divers offices). Il relie ainsi toutes les activités des plus élémentaires (manger, se laver, travailler…) aux plus élaborées (prier, méditer…), vécues à la manière d’un pèlerinage éclairé d’une finalité commune : vivre la présence du Divin.

Les galeries du cloître s’offrent comme des promenoirs: elles invitent à la déambulation et en même temps, à la réflexion et à la méditation ; celles de la Cour Pétral portaient à l’origine des inscriptions sur les murs verticaux correspondant à des maximes du nouveau testament, lieu de recueillement, de silence et de solitude, au sein de la communauté monastique.

Si le cloître, symboliquement, fut un espace fermé, il fut aussi dans l’histoire un lieu de transmission des connaissances, bastion de civilisation dans les moments les plus barbares qu’a vécu l’Europe, et même durant les guerres du XX° siècle. Il fut une matrice de préservation de la culture et la civilisation.

L’autel de l’oreille pieuse : cet autel est une reproduction de l’autel gallo-romain que l’on peut encore observer sur le site archéologique de Glanum, dans la commune de St Rémy de Provence. Il a été taillé en reprenant l’antique sculpture représentant les 2 oreilles de la divinité où les gallo-romains venaient offrir des offrandes de parole, une manière de remercier le destin de pouvoir bénéficier de ce magnifique endroit.

La Cour Ouranos, à ciel ouvert, est située au coeur du cloître de l’ancienne abbaye de la Cour Pétral.
Seule partie à ciel ouvert à l’intérieur du cloître, la cour carrée représente cet espace intérieur éclairé par la lumière céleste.
Le 1er bâtiment d’origine, un pavillon de chasse du XVIIIème siècle, est reconnaissable par ses briques plus claires et friables.
La Cour Ouranos abrite une fresque murale exceptionnelle en mosaïques (4,30m sur 2,60m) représentant Saint-Georges terrassant le dragon, ainsi que la reproduction d’un autel romain.

Mosaïque Saint-Georges

Mosaïque Saint-Georges